Le mardi 23 septembre 2014, Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, a rencontré le cardinal Gerhard Ludwig Müller, Préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. Il était accompagné des deux Assistants généraux de la Fraternité. Le cardinal Müller était entouré de Mgr Ladaria, secrétaire de la CDF, de Mgr Joseph Augustin di Noïa o.p., secrétaire-adjoint, et de Mgr di Pozzo, secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei et Mgr Descourtieux, de la même commission. La rencontre a eu lieu de 11 h. à 13h.
— L’impression générale que laisse cette réunion est qu’il n’y a rien de nouveau (Cf. Communiqué de 2005 après l’audience au pape Benoît XVI repris littéralement dans celui de 2014) :
— Comme précédemment, Mgr Fellay et ses Assistants ont été cordialement reçus.
— On note que le Pape et la Congrégation pour la doctrine de la foi veulent maintenir les discussions et les contacts. Ils ne veulent pas couper.
— Il n’y a pas de menace de sanction, mais une insistance sur l’obéissance et une insistance pour que nous régularisions la situation rapidement, en acceptant la déclaration doctrinale de 2012 (et la prélature), ce que nous avons à nouveau refusé en raison des ambiguïtés de ce document.
— On nous demande d’accepter le magistère de l’Église comme norme de la foi, ce qui par principe n’est pas un problème pour un catholique, mais c’est l’application de cette acceptation à l’enseignement conciliaire et postconciliaire qui pose un grave problème, en raison de la rupture avec le magistère antérieur.
— Ils ne comprennent pas, ou n’admettent pas, que le Concile lui-même puisse être pris en défaut, et donc ils ne peuvent pas remonter aux causes de la crise.
— Il est difficile de faire passer notre position, ils ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre. Nous ne parlons pas le même langage.
— Nos observations et oppositions sont vues comme secondaires ou même illusoires par rapport aux problèmes auxquels ils doivent faire face dans l’Église (prochain Synode sur la famille, etc.).
— Les différences doctrinales demeurent (œcuménisme, liberté religieuse et collégialité, comme les problèmes posés par la nouvelle messe).
— Rome demande, dans le cadre de ces discussions, des rencontres entre des membres de la Fraternité et des évêques, qui auront lieu de façon informelle : le choix des lieux et interlocuteurs étant laissé à notre initiative.
Nos intentions :
— Maintenir le contact surtout lorsque l’initiative vient de Rome, c’est l’esprit et la pratique de Mgr Lefebvre.
— Il s’agit d’utiliser ces rencontres pour exposer, expliquer notre position sur les causes de la crise de l’Église. C’est l’esprit missionnaire dans l’Église qu’il nous faut conserver.
— Il faut être ferme sur le fond, la doctrine ; patient et charitable sur la forme.